Rallye Scardon

(1888 - 1939)

Maître(s) d'équipage MM. Guy et Philippe de Hautecloque (1919 - 1939)
M. Louis Canu (1897 - 1899)
M. Ernest Levoir (1888 - 1914)
M. Fernand Canu (1888 - 1897)
TerritoireDivers
Devise(s)Chasse droit, Briquet d’Artois.
Fanfare(s)La Rallye Scardon, Les Plaisirs de Belloy
Historique

Ernest Levoir, fondateur du Rallye Scardon, ne fut pas seulement le spectaculaire protagoniste d’une aquarelle d’Édouard Guy du Passage, où on le voit franchir à cheval une table préparée pour le déjeuner. Il fut aussi un éleveur intransigeant et méticuleux dont l’objectif premier fut de bâtir une meute en recréant le vieux Chien d’Artois, quasiment disparu à la fin du XIXème siècle.

 

M. Levoir s’attela à cette tâche dès 1888. Il se procura d’abord des chiens de type artésiens auprès de M. Thérouanne, qui chassait le lièvre dans la Somme avec son Équipage de Montplaisir. Sur cette base, on procéda à des croisements rigoureux en évitant la trop proche consanguinité. Veneur pointilleux, Ernest Levoir tenait soigneusement le livre des origines de son équipage. Ainsi, son chien Dario comptabilisait 393 ascendants précisément identifiés. Le maître d’équipage parvint progressivement à éliminer tous les aspects ne correspondant pas à la pure race d’Artois. En 1907, l’Exposition canine de Paris devait couronner des décennies de travail mené par Ernest Levoir, aidé de ses deux fils et de sa fille. Le fameux Dario remporta le prix décerné au plus beau Chien d’Artois. Dragon et Cagoule furent également primés.

 

Rallye Scardon

Illustration tirée de l'ouvrage Un Siècle de Vènerie du comte du Passage - 1912 - Pairault (Paris) - Bnf

 

À la chasse, le Rallye Scardon préférait s’en tenir à ses règles, sans faire de la prise une priorité. M. Levoir estimait que le Chien d’Artois était le plus apte à bien chasser sur les territoires où découplait l’équipage. On courrait le lièvre en plaine, sur un terrain froid et collant, sans relief et décharné. Le vieux Chien d’Artois y était très ajusté à la voie, tenace, d’une grande finesse de nez et – selon la volonté des maîtres – extrêmement travailleur. Du Passage écrivit : « Au Rallye Scardon, tout chien qui passait de la queue à la tête de la menée, sans s’assurer de la voie, était à réformer. »

 

Ernest Levoir mourut à la fin de la Première Guerre mondiale. Son fils Jean reprit le fouet, chassant le lièvre à Plouy. En 1924, Guy de Hauteclocque devint maître d’équipage associé. À la suite de croisements malheureux, les chiens se trouvèrent lourds et trop collés à la voie. Si bien que plus aucun lièvre ne pouvait être pris. Jean se désintéressa de la chasse. Seul maître, M. de Hauteclocque cessa de chasser le lièvre en 1932 et se consacra à la vènerie du chevreuil.

 

Le frère de Guy de Hauteclocque, Philippe, était passionné de vènerie et bouton de l’équipage. Militaire de carrière, il se fit connaître sous le nom de guerre de Général Leclerc. À la tête de sa 2ème Division blindée, il libéra Paris en 1944. Un fervent veneur entrait ainsi dans l’Histoire. Son neveux, Etienne de Bodard, maintient la tradition en Anjou.

 

(Gaspar Soulat - Texte tiré du supplément au numéro 224 de la revue Vènerie)

Race(s) de chiens Artésien
Bâtard Anglo-Poitevin
Bâtard Anglo-Saintongeois
Chenils Château de Plouy-Domqueur 80690 Ailly-le-Haut-Clocher (1888 - 1914)
Château de Belloy-Saint-Léonard 80270 Airaines (1919 - 1939)
ChevreuilLièvre