Equipage Berry Sologne

(1862 - 1933)

Maître(s) d'équipage André d'Aramon (1923 - 1933)
Guillaume d'Aramon (1913 - 1923)
Louis de Montsaulnin (1871 - 1913)
Charles de Montsaulnin (1862 - 1871)
TerritoiresForêt d'Allogny, Forêt de Vouzeron, Forêt de Vierzon, Divers
Devise(s)Berry Sologne.
Fanfare(s)La Montsaulnin, La d'Aramon
Historique

Cet équipage était celui de la famille de Montsaulnin-d’Aramon. Sous la Monarchie de Juillet, déjà, Ernest de Montsaulnin possédait un vautrait pour poursuivre les sangliers de ses terres de Bernay, situées au nord de La Guerche, dans le Cher. Ayant hérité de plusieurs propriétés, Ernest bénéficiait de moyens importants mais était mobilisé par ses affaires. En 1862, Charles et Louis, ses jeunes fils, montèrent un nouveau vautrait à Bernay. Dix ans plus tard, il devint l’Équipage de La Grande Garenne, du nom des belles installations solognotes posées au bord de la route de Bourges, à Neuvy-sur-Barangeon. Louis de Montsaulnin, désormais seul maître d’équipage, délaissa la bête noire pour le cerf puis le chevreuil. À partir de 1876, le bouton portait la devise « Berry Sologne » et la tenue devint verte, parements blancs, avec galons de vènerie.

 

Reille - Equipage de la Grand'Garenne - Equipage Berry Sologne

L'équipage par Karl Reille - Archives du Château de Montpoupon

 

En 1874, M. de Montsaulnin avait fait l’acquisition de la meute de Paul de Danne. Les Danne, chasseurs angevins dont les chiens étaient des bâtards anglo-vendéens, furent parmi les premiers à forcer régulièrement leurs chevreuils. Par la suite, Louis se procura des chiens du Poitou venus du chenil de Pindray, propriété d’Arthur de La Besge. En 1878, les Billys et les chiens de sang La Besge appartenant à Georges de Lastic, qui démontait, arrivèrent à La Grande Garenne. Enfin, des bâtards normands, issus de la meute du Petit Jard (à MM. de La Broise puis du Rozier), intégrèrent l’élevage de l’Équipage Berry Sologne.

 

Le chien de type Montsaulnin, ainsi obtenu, était un animal distingué, à la fois solide et fin, ayant un manteau noir prononcé, la poitrine profonde, le rein harpé, l’encolure longue et la tête légère et racée. Il était remarquable dans la voie du chevreuil. Corsaire remporta le 1er prix des bâtards à l’Exposition canine de Paris de 1907. L’élevage était l’un des plus importants de France. 150 chiots, qui grandissaient à Bernay, naissaient chaque année. On en vendait une part importante et il fut dit que les frais de l’équipage étaient partiellement couverts par le produit des transactions. Par ailleurs, le manque d’homogénéité de la meute, en forme et en taille, était souhaité par M. de Montsaulnin : son équipage chassant sur des terrains très variés, il voulait que certains chiens soient spécialistes de la plaine, d’autres des zones couvertes d’ajoncs, etc.

 

À partir de 1902, l’équipage compta parmi ses boutons un veneur d’exception, M. Louis de La Bastide, grand théoricien de la vènerie, auteur notamment de Comment ai-je manqué mon chevreuil ? .

 

Avant 1914, La Grande Garenne était devenue un haut lieu de la vènerie. S’y déplacèrent le prince de Joinville, le duc de Chartres, le marquis du Luart ou la duchesse d’Uzès. En plus de sorties sur un territoire magnifique, ils y bénéficiaient d’une vie mondaine riche, accueillis par Marie-Thérèse de Montsaulnin. Le maître des lieux, Louis de Montsaulnin, homme énergique et fédérateur, fut le premier président de la Société de Vènerie.

 

Le chien Corsaire en 1907 - Image tirée de Le Sport universel illustré

 

Guillaume d’Aramon, gendre de Louis de Montsaulnin, reprit le fouet en 1913. Après la guerre, André d’Aramon, fils de Guillaume, remonta l’équipage aidé par les piqueurs Hourvari et La Brisée, revenus du front. La meute fut reconstruite à partir de quelques lices gardées pendant le conflit. Jusqu’en 1933, on ne chassa plus qu’à Bernay, en petit comité, de bonne heure et sans tenue. Les chiens furent finalement vendus au Rallye Vouzeron et quitteront la voie du chevreuil pour celle du cerf. Dans les années 1950, La Grande Garenne fut acquise par la Fondation Maginot qui en fit un lieu de villégiature pour anciens combattants.

 

(Gaspar Soulat - Texte tiré du supplément au numéro 226 de la revue Vènerie)

 

Autres noms usuels : Equipage de la Grande Garenne, Equipage Montsaulnin, Equipage d'Aramon.

Race(s) de chiens Bâtard Poitevin
Anglais
Chenils La Grande Garenne 18330 Neuvy-sur-Barangeon (1862 - 1913)
Bernay 18150 La Guerche-sur-l'Aubois (1913 - 1933)
ChevreuilCerfSanglier